L’amour de soi c’est un sujet que nous entendons ces derniers mois à toutes les sauces. Pourtant, loin d’être un sujet niais, inutile ou victime d’une mode, l’amour de soi est souvent à la source de nombres de nos maux.
C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que j’ai fait de ce sujet mon thème de recherche pour mon mémoire dans le cadre de ma certification de coaching
Mais c’est aussi et surtout parce que j’ai expérimenté l’amour de soi. Quand j’ai commencé à en distiller dans ma vie, à ne pas seulement lire des choses dessus, mais à l’appliquer, petit à petit j’ai fini par en comprendre l’essence profonde. J’ai fini par percevoir la différence entre faire des choix par peur (par exemple se mettre en couple avec une personne qui ne nous convient pas parce que nous avons peur d’être seul(e)) et faire des choix par Amour, que ce soit amour de soi ou de l’autre (quitter cette relation qui ne me convient pas pour trouver cette personne avec qui je serai bien car, au fond, c’est aussi permettre à l’autre de rencontrer une meilleure personne pour lui). J’ai compris que je pouvais décider de me donner l’amour que j’attendais de l’autre pour me libérer d’un attachement toxique. Que je pouvais reprendre le contrôle de ma vie en mettant un peu d’amour pour moi-même dans chacune de mes actions, de mes décisions, de mes pensées.
Revenons maintenant à ce qu’est l’amour de soi.
Dans son Discours sur l’inégalité parmi les hommes, Rousseau note deux sortes d’amour chez l’homme :
- Un amour-propre : c’est un amour qui se concentre sur l’image que l’autre se fait de nous, ce qui nous pousse à tout sacrifier en ce sens. C’est un sentiment qui vient de la comparaison, un sentiment relatif et catégorisé comme « mauvais ».
- Un amour de soi : il est plus lié, selon Rousseau, à notre instinct de conservation. Il est la source originelle de toute nos affections, incluant la pitié. Il est catégorisé comme « naturel et bon ».
Là où je fais la différence, c’est que dans l’amour propre, nous sommes tributaires du regard de l’autre : sans lui, nous n’existons pas. Alors que le véritable amour de soi, se situe dans la liberté : la liberté de ce que l’autre pense, la liberté d’être soi, la liberté de s’accepter tels que nous sommes.
Pour la psychologie, l’amour de soi est un ensemble d’attitudes : savoir se reconnaître une valeur, savoir délimiter son territoire, se ménager, protéger sa santé physique ou psychique, bref être une « bonne mère » pour soi-même.
Fait au premier abord plus surprenant car ce n’est plus le sens que nous avons aujourd’hui, Jésus avait déjà tout dit à ce sujet, et avait résumé exactement ce qu’est l’amour de soi, à mon sens : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Pas plus que toi-même. Autant !
Et, pour moi, c’est exactement ça l’amour de soi : être sa ou son meilleur(e) ami(e) ! Être bienveillant avec soi.
Le mythe de Narcisse a contribué à donner une mauvaise image de l’amour de soi. Déformé, on a retenu que Narcisse était amoureux de lui-même alors qu’en fait, ce reflet qu’il voyait dans l’eau et qu’il trouvait si beau, Narcisse n’avait même pas conscience que c’était le sien ! Il ne se connaissait absolument pas et il était tombé amoureux de quelque chose qui totalement extérieure à lui (cf le livre du philosophe Fabrice Midal « Sauvez votre peau ! Devenez narcissique » qui reprend point par point l’étude de ce mythe).
Finalement, l’amour de soi n’est rien d’autre que l’acceptation totale de ce que nous sommes : notre physique, nos qualités, nos défauts, nos limites. C’est être capable de découvrir et reconnaître le génie en soi, sans que cela ne fasse de nous des personnes orgueilleuses ou vaniteuses.
En résumé, s’aimer c’est apprendre à se connaître pour savoir qui nous sommes. Puisqu’il me semble impossible de s’aimer, dans toutes nos parts, si nous ne savons pas identifier quelles sont ces parts de nous (CQFD). C’est s’écouter et savoir poser ses limites. C’est comprendre notre fonctionnement, nos réactions. C’est mettre beaucoup de bienveillance dans notre relation à nous-mêmes. Et ce n’est absolument pas se regarder le nombril. Car en s’aimant, on illumine le monde de notre bien-être, on montre l’exemple et on renforce nos relations avec les autres.
« Si je ne m’aime pas, j’aurais beaucoup de mal à aimer et je risque d’être en permanence dans le besoin d’être aimé/e »
Jacques Salomé
Comment l’intégrer au quotidien ?
Tu as peut-être beaucoup lu sur ce sujet sans pour autant que ça ne change ta vie. L’astuce est simple : si tu ne mets pas en pratique ce que tu lis ou apprends, de manière régulière, tu ne peux pas espérer évoluer !
Eh oui, si le sujet de l’amour de soi ou du développement personnel fait tant parler dans les chaumières, c’est qu’en effet ça reste un « placebo » si tu ne mets pas en action tout ce que tu lis dans ta propre vie. Tu dois en faire ta propre expérience pour t’approprier ces concepts et en faire une réalité !
Alors comment ajouter un peu d’amour de soi dans son quotidien ?
- Tu peux commencer par la toute première étape : remarque quel est ton discours intérieur à ton sujet, notamment dans les situations « d’échecs ». Est-ce que tu te parles mal ? Tu te dis que tu es nul(le), bon(ne) à rien ? Que tu n’arriveras jamais à rien ? Est-ce qu’à chaque situation où tu as l’impression d’échouer, tu t’autoflagelles ? Parfois, tu te parles même sans raison, juste en te regardant dans le miroir ? Si tu remarques que ton discours intérieur est ainsi et surtout qu’il te plombe plutôt qu’il ne t’élève, tu peux commencer par noter toutes ces remarques que tu te fais et écrire à côté par quelle autre remarque tu pourrais les remplacer, des remarques qui te font sentir bien, qui élève ta vibration. Bref, un peu de bienveillance envers toi-même !
Plus tu le feras, et plus ça deviendra un automatisme dès que tu commenceras à t’autoflageller, et c’est là que la magie peut commencer à opérer !
- Apprends à t’écouter : à quel moment dis-tu oui alors que tu as envie de dire non ? Pour quelles raisons ? Apprendre à s’écouter, à écouter tes besoins et à poser des limites saines avec l’autre fait partie intégrante de l’amour de soi. Commence par dire non, quand c’est ce que tu ressens, sur de petites invitations, de petites choses, pour gagner ainsi en confiance sur ta capacité à respecter tes besoins. Et n’oublie pas une chose : quand tu poses tes limites, tu autorises l’autre à faire de même. Ça veut aussi dire que lorsque l’on te dit non, tu ne dois plus le prendre pour toi, mais comprendre que l’autre est juste en train d’écouter son besoin et de poser sa limite.
- Prend le réflexe de noter tes succès. Qu’importe que tu les considères comme petit ou grand, un succès est un succès ! C’est un exercice que j’aime donner en coaching pour le travail sur l’estime de soi. Car plus tu vas alimenter le côté positif ou négatif, plus tes actions vont te prouver que tu as raison, quel que soit le positionnement que tu prends ! Voilà pourquoi il est si important d’avoir un minimum de considération pour toi-même afin d’être en mesure de continuer à développer ton estime et ta confiance en toi. Plus tu l’appliqueras chaque jour, plus tu noteras tes succès, petits, grands, qu’importe, plus tu renforceras ta confiance et ton estime. Il s’agit donc d’alimenter la bonne boucle !
J’aurais tellement encore de choses à dire sur ce sujet mais je vais m’arrêter là. Car déjà, si tu mets réellement en application ces conseils, tu verras progressivement les choses changer en toi et autour de toi.
J’espère que cet article t’aura permis de comprendre toute l’importance de s’aimer, au-delà de l’effet de mode actuel et bien au-delà de l’impression niaise que donne, au premier abord, le fait de parler d’amour de soi.
Car si tu veux faire évoluer ta vie, tu en passeras forcément par là 😊
Avec Lumière et Amour
Vanessa