Chère Empathe,

Pardon.

Je sais que tu es souvent confondu avec la sympathie, le fait de comprendre ce que ressent l’autre. Or, tu ne comprends pas, tu n’imagines pas, tu ne projettes pas, tu le ressens aussi.

Tu le ressens profondément. Intensément.

C’est bien pour ça que je t’ai tenu à distance. Que j’ai fermé la porte à double tour.

Une partie de ma vie j’ai essayé de fuir le journal télévisé ou tout autre chose qui pouvait me mettre face à la souffrance de l’humain.

Et comme ce n’était pas toujours possible, j’ai adopté une autre stratégie.

Je me suis dissociée. De mes émotions. Du monde.

Je me suis crée une bulle de protection.

Je ne m’incarnais pas pleinement dans ce monde.

Je n’étais jamais pleinement présente, souvent l’esprit ailleurs.

Je maintenais tout à distance.

Je préférais faire « comme si » ça n’existait pas. Comme beaucoup d’entre nous.

Mais, en faisant ainsi, je me suis coupée de TOUTES mes émotions.

Y compris de la joie, de l’amour, le plaisir. Car ce n’est pas l’un ou l’autre, c’est le tout ou l’absence de tout.

Chère Empathe, étais-je surprise en découvrant que tu étais le soleil de ma croix d’incarnation en Human Design et donc près de 70% de ma personnalité ?

Et que tu avais renforcé cette empathie avec un type Projector et 7 centres énergétiques blancs, et donc réceptifs et amplificateurs  ?

Non, mais je n’ai pas voulu te reconnaître pour autant. Je n’étais pas prête.

J’ai été dans ton ombre, là où tu crées une fausse sécurité par la répression émotionnelle.

Est-ce que notre âme n’a pas de l’humour en choisissant comme signe solaire en astrologie le Verseau, le signe par excellence qui a des choses à régler avec ses émotions ?

Tout en mettant 3 maisons en Scorpion, dont Mars, le signe de l’intensité émotionnelle ?

Non, définitivement, je trouve qu’elle a beaucoup d’humour, notre âme. Bref, je m’égare.

Un jour, je n’ai pas eu d’autres choix que de plonger en toi, en moi, à la rencontre de mes propres ténèbres. De ces parts de moi que je ne voulais absolument pas voir y compris à travers les autres.

Je sais, je sais que c’est toi qui ces derniers mois m’a appris, m’a montré, m’a fait ressentir comment la joie pouvait coexister en même temps que la tristesse.

Que je pouvais ressentir en même temps, dans mon corps, le doute, la peur, la foi et la confiance.

Comment l’amour et la lumière pouvait être présents au plus profond de l’obscurité et que c’était même là, que l’on trouvait leur véritable essence.

Et que, donc, même dans l’obscurité la plus noire, je pouvais y trouver amour, joie, sérénité quelque part en moi.

On nous a appris à tout séparer. A croire que si je suis en joie, je ne peux pas être en colère en même temps. C’est faux.

A travers ces expériences, tu m’as montré à quel point nous pouvions être puissants.

On se croit victime et impuissant alors on préfère repartir bien vite dans nos distractions pour ne pas voir en face la réalité de ce monde.

Mais la réalité de ce monde c’est que tout est là.

Il ne s’agit pas de nourrir la souffrance ou la tristesse, il s’agit d’arrêter de nier leur présence. Accepter qu’elles soient là, au même titre que toutes les autres émotions et sentiments.

Accepter qu’elles nous traversent.

Choisir en conscience quel état je nourris : la peur ou l’amour ?

En te fuyant, chère Empathe, je nourrissais la peur.

Alors, craintive, j’ai commencé à entrouvrir la porte, pour faire un pas vers toi, vers moi.

Il a suffi d’une rencontre d’âme pour que l’amour inconditionnel bien au-delà de ce que les mots pourraient traduire et toutes les blessures que je ne voulais pas encore aller voir s’engouffrent dans cette brèche.

Ne me laissant aucun autre choix que d’y faire face. Je ne crois pas qu’il aurait été possible de refermer la porte. Mais de toute façon, je ne voulais pas. Je savais qu’il était temps d’arrêter de fuir.

En quelques mois, nous avons beaucoup cheminé ensemble, toi et moi.

Mais tu sais, chère Empathe, j’ai encore besoin que tu me montres. Que tu m’enseignes comment tu ressens absolument tout des émotions du monde sans jamais être plombée par cela.

Sans t’y accrocher, sans en devenir victime.

Je sais. Je t’entends me dire que je sais déjà. Puisque je viens de l’écrire.

Ne pas m’y accrocher. Accepter que ça me traverse. Choisir que ça ne vienne pas nourrir le Caliméro en moi.

J’ai ce pouvoir, comme nous l’avons tous, de choisir ce à quoi nous nous accrochons.

J’ai aussi besoin que tu me soutiennes dans ma pleine ouverture du cœur.

Que tu me guides à ne plus avoir peur d’être submergée. A ne plus redouter l’intimité dans la connexion à l’autre.

Que tu m’apprennes à accepter l’inacceptable de ce que nous sommes en tant qu’humain.

Que tu m’accompagnes à cheminer vers le plus haut potentiel qui est en toi, l’empathie à l’état pure, l’unité, pour créer ce nouveau monde où tous les potentiels divins en nous seront à l’œuvre.

Oui j’ai peur. Oui je suis triste. Quand je vois ce qui se passe actuellement. Quand je vois que nous reproduisons les schémas du passé.

Mais je m’applique à ressentir ta plus grande leçon : ressentir la puissance dans l’impuissance.

A ressentir la peur mais nourrir mon optimisme et ma foi en l’humanité.

Même dans le chaos. Surtout dans le chaos.

Car je sais que le chaos fait partie du chemin.

Car je vois la lumière qui grandit à travers toutes ses âmes qui s’éveillent et se souviennent de pour quoi elles sont là.

Elle est là, notre puissance. Dans notre individualité au service du collectif.

Dans notre unicité au service de l’unité.

A chaque instant, quand je choisis ce que je nourris en moi, je change le jeu.

Je ne remets plus mon pouvoir à l’extérieur. J’arrête d’adhérer au jeu de nous faire croire que nous sommes impuissants.

Notre puissance est tellement simple que notre mental cherche à complexifier les choses pour lui donner une légitimité.

Elle est simple mais elle demande du courage. Celle de se regarder, soi, surtout dans ce que nous ne voulons pas voir de nous. Avec humilité. Avec compassion.

Je suis la haine. Je suis l’amour. J’accueille ces deux états. Et je décide : qui je choisis de nourrir et d’amplifier ?

Chère Empathe, tu entends et ressens la pure vérité des cœurs et je sais que c’est ce que tu veux me transmettre.

Tu ressens ce que ressent l’autre avant même qu’il le communique et c’est là, ton super-pouvoir, celui qui te permet de contribuer au monde et de guider chacun à travers leurs expériences et d’en extraire les pépites.

Je suis prête à cheminer vers toi, avec toi. A prendre ma responsabilité.

Pour tirer les leçons du passé et contribuer à créer un autre futur.

Avec âmour, Vanessa

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